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Comme l'oiseau - Ch0

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Gendefekt-Impact's avatar
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Comme l’Oiseau

De Gendefekt


Avis au Lecteur

Salut à toi lecteur ! Dans cette histoire, je vais t’emmener voguer sur l’océan et vivre des aventures de pirates plus palpitantes que jamais. Comme à chaque fois, je crée des personnages qui évolueront au fil de leurs aventures, parfois même sans mon aide, et qui seront amenés à se battre ou à aimer d’une façon étrange et parfois inavouable, mais tellement savoureuse. Je te laisse alors t’immerger dans le monde marin et le monde des marins qui ne croient qu’en une seule chose…  leur LIBERTE !
Dans cette histoire, tu trouveras également des éléments réels, tels des noms de lieux ou de personnages historiques, ainsi que des événements historiques tirés de la réalité, mais tu trouveras également des anachronismes flagrants et des mélanges entre mythes et légendes de tous horizons, apportant au récit nombre de créatures et de pouvoirs dont la preuve de l'existence n’a jusqu’alors jamais été prouvée. Ne t’offusques donc pas de mon manque de réalisme, car cette histoire est tirée d’un imaginaire débridé qui aime faire du nouveau avec du vieux et mélanger tout ce qui semble être possible de mélanger.
Je te laisse donc découvrir ce récit étrange, que j’espère drôle et palpitant, en te remerciant déjà de t’y intéresser.

Prologue

Presque tous les hommes sont attirés par la liberté et la richesse. Mais certains pensent également que la liberté est richesse. Ceux-ci rêvent de pouvoir voler de leur propres ailes pour survoler le monde et ses règles sans que cela n’ait de prise sur eux. Ils désirent parcourir la planète et découvrir des régions inexplorées, des trésors à couper le souffle, tout en se laissant porter par la brise comme un oiseau les ailes grandes ouvertes, planant au dessus des nuages. Les montagnes et les vagues, les tempêtes en mer, ainsi que celles de neige ou de sable ne sont plus des obstacles, et les gens non plus, car il n’y a plus de limites tant que le vent de la volonté est au côté des hommes libres.

L’un de ces hommes a pu atteindre ce niveau de liberté durant sa vie. Un capitaine pirate pas comme les autres qui lia son équipage à lui avec dextérité et passion. Il choisit chacun de ses hommes soigneusement, afin qu’il n’ait que des caractères épris de liberté à bord de sa frégate.
Son histoire est unique, car ce capitaine n’a rien fait comme les autres : il a toujours voulu tout voir et tout vivre, entraînant ainsi sans arrêt son équipage dans un rythme effréné. Cet homme si spécial aurait été effacé des mémoires s’il n’existait pas encore quelques personnes pour raconter ses aventures. Car il en a vécu, des aventures. Assez pour obtenir un équipage parfait pour son navire parfait, et pour rencontrer des gens terrifiants ou amusants, mais toujours uniques, et qui l'emmèneront au sommet de la réussite ou au pied de la déchéance, sans jamais pourtant l’arrêter dans sa folle envie de devenir le meilleur.
L’âme de ce capitaine est faite de toutes ses aventures...

Même s’il se retrouva souvent dans des situations que certains pourraient penser impossibles, côtoyant magie, mythes et légendes, mélangeant les cultures pour obtenir une puissance inégalée, il propagea, dans son sillage, une autre image des aventuriers de l’océan. Il plaça en avant des valeurs qui lui permirent d’obtenir la confiance totale de son équipage et de vaincre tous ses ennemis, que ce soit en altitude ou dans les profondeurs abyssales : La volonté, la fraternité, l’envie et la liberté.
Comme un seul ciel pour les oiseau, tous uni sous le même soleil, il créa un seul navire pour les humains les plus libres, tous unis sous le même pavillon.
Un pavillon qui surpassera même son capitaine, lui survivant encore de longues années par l’intermédiaire d’héritiers, capitaines également. Oui, ce navire, imprégné de l’esprit de son premier capitaine, outrepassa la durée de vie habituelle d’un vaisseau de la mer, car il était un navire possédant une âme propre, forgée à force d’aventure...

Voici le début de son histoire, le début d’une histoire qui mérite d’être racontée et lue...


Chapitre 0
Naissance

Aigle…  il se fit appeler ainsi car il était comme lui ; solitaire, sans pitié et, surtout, Libre…

Aigle était un Pirate des plus redoutés dans tout l’océan. Il avait de longs cheveux brun foncé et des yeux verts, jamais bien rasé, il était du genre à arborer ses cicatrices comme des trophées. Son navire, nommé le “Purificateur” -car il purifiait les autres bateaux de tous leurs biens- était sa seule et unique raison de vivre et il était prêt à mourir avec s’il le fallait. Encore jeune, plein de fougue et déjà très doué dans les combats à double lames, il devint à ses dix-neuf ans le Capitaine d’un équipage de bras cassés et de baroudeurs de tous les horizons. Ce fut grâce à eux qu’il commença à se faire connaître dans le monde de la piraterie, puis son incroyable loyauté face au code des pirates et son sens de l’honneur à toute épreuve lui valut le respect de beaucoup d’autres de ses congénères. D’ailleurs, son équipage ne pensait jamais à la mutinerie ni à le contredire. Avec le temps, tous ses matelots avaient appris à connaître Aigle et lui faisaient confiance pour les mener aux magots et à la fête. Durant ses périples, il combattit nombre d’ennemis, de créatures étranges et terribles et connaissait moult légendes qui se trouvaient bien réelles lorsqu’on s’y intéressait d’un peu trop près. Tout allait au mieux pour ce jeune Pirate en pleine expansion et épris de liberté. Le vent qui s’engouffrait dans ses voiles était un bonheur qu’il savourait sans relâche et sans se lasser, se sentant aussi libre que cet air qui le poussait entre les eaux.
Qui aurait pu croire que sa liberté serait d’un coup entravée par deux énormes chaînes provenant du même sentiment et qui le relieront plus fortement à la terre que la faim et la soif.

Ce fut en rentrant d’une aventure qui lui valu tous ses vivres et son eau douce, sans compter son équipage blessé et épuisé, qu’Aigle mit pied à terre plus longtemps que d’habitude. Il offrit quelques jours de repos et de détente à ses hommes tout en profitant aussi de cette trêve avec l’océan pour se réconcilier avec la terre. Ce fut en se baladant dans une forêt qu’il fut prit de court par une splendide femme, avec des cheveux noirs de jais et des yeux de même couleur d’une profondeur sans fin. Elle chantait dans une langue latine avec une voix qui lui retourna les tripes. Aigle resta figé à l’écouter, jusqu’à ce qu’elle le remarque. Devant elle, il perdit son habituel air confiant et sûr de lui. Il ne put que l’écouter parler, se laissant encore plus envoûter par le charme de cette belle et espiègle espagnole. Oui, elle venait d’Espagne et du sang gitan coulait dans ses veines. La belle, nommée Indira, était très liée à la nature et en connaissait beaucoup de secret. Aigle en tomba fou amoureux. Il se donna corps et âme pour qu’elle veuille bien de lui. Mais lorsqu’elle fut enfin sous son charme, il sentit comme une trahison en lui. Comme si la mer, jalouse, l’appelait dans des cris déchirants. Il sentait sa liberté lui échapper et il ne le supporta pas. Il décida alors de quitter Indira, mais de revenir à elle le plus souvent qu’il pourrait. La belle accepta son choix, sachant ce que naviguer représentait pour lui, le Pirate aux ailes d’oiseau. Aigle naviguait et piratait durant quelques mois, puis revenait durant quelques jours ou, si possible, quelques semaines pour voir celle qui l’attendait avec patience sur les rives. Indira lui prenait la tête lorsqu’il était en mer, mais ce n’était qu’une douceur de plus qui lui permettait de ne pas redouter le retour sur terre.

Une chaîne solide telle que l’Espagnole suffisait à tenir l’Aigle en lien puissant avec la terre ferme, mais ce dernier ne devina pas la suite. Alors qu’il fut forcé d’accoster dans un port inconnu, Aigle se retrouva à chercher une auberge capable d’avoir assez de chambre pour son équipage d’une vingtaine d’hommes. C’est là qu’il entra dans une auberge qui semblait bien grande et d’où le son d’une ambiance bien présente en sortait. Il entra alors et vit une bagarre entre deux hommes ivres. Ils s’apprêtaient même à se jeter des chaises à la figure quand soudain, une poêle à frire traversa la salle pour en assommer un et un juron d’une langue bien étrange se fit entendre, suivit d’une suite de mots incompréhensibles, mais qui semblaient bien enragés. Une jeune femme rousse aux yeux bleus apparut alors, avec une salopette brune cintrée d’une lanière de cuir, un t-shirt moulant noir et des énormes chaussures, noires également, qui donnaient l’impression de pouvoir supporter toutes les intempéries du monde et de pourvoir botter les fesses les plus endurcies de la planète. Elle récupéra son outil de cuisine et menaça le deuxième homme saoul de son pied, cette fois-ci dans une langue connue et cela donna ceci :
-B***** !!! Quand je dis “Pas de baston dans MON auberge”, c’est PAS DE BASTON DANS MON AUBERGE !!!!
-Oui patronne… souffla l’homme en s’inclinant et en sortant bien vite de la pièce.
La patronne en question soupira, puis shoota l’homme qu’elle avait assommé quelques minutes avant. Aigle fut charmé. Une femme de ce genre ne courait pas les rues et il se dépêcha d’aller faire sa connaissance. Elle était russe et se nommait Irina. Son père lui avait légué l’auberge pour subvenir à ses besoins, mais elle dut apprendre à se faire respecter par la gente masculine pour garder son rôle de cheffe de maison. Sur le coup, Aigle oublia Indira et le “Purificateur”. Il n’avait d’yeux que pour Irina, la superbe Russe au caractère bien trempé. Il réussit à avoir son cœur aussi, mais ne put plus jamais la sortir de sa tête. Pourtant, comme toujours, la gagnante fut la mer. Son bateau aussi l’appelait de tout son souffle. Alors Aigle quitta bientôt la Russe, qui, elle, ne le prit pas aussi bien que sa rivale espagnole. Elle réussit même à planter une fourchette dans le dos de son amant avant qu’il ne parte. Pourtant, Aigle revint la voir autant qu’Indira.
Il rencontra durant ses périples, de nombreuses autres femmes, de toutes les nationalités, de tous les horizons, mais aucunes n’avaient la saveur des deux qui lui prenaient la tête autant que sa passion pour l’océan. Lorsqu’il était avec Indira, il ne pensait plus qu’à elle, et lorsqu’il était avec Irina, ses pensées ne se tournaient que vers cette dernière. Il pria pour ne jamais devoir faire de choix entre ses trois amantes… Irina, Indira et l’eau.

Hélas, son petit manège tourna un jour au vinaigre. Car un secret pareil finit toujours par se savoir. Alors qu’il allait voir Indira dans sa petite maison, il tomba nez à nez avec Irina à l’entrée. D’abord surpris, il ne réagit pas tout de suite, mais le coup de botte qu’il se prit ensuite dans la mâchoire le sortit vite de ses réflexions.
-Ira ??!!!
-Toi !!! Je te retiens !!!!
Puis elle se mit à l’insulter en russe et Aigle bénit les cieux de ne pas avoir encore apprit la signification de ces mots-ci. Mais il fut encore plus embêté lorsqu’il vit Indira sortir de la maisonnette.
-Indi… ?!
-Tu es vraiment un sale type, Aigle…
Ce dernier ne répondit pas, grimaçant un peu de la situation.
-Pourquoi tu ne nous as rien dit ?? demanda Irina.
-Mais je…
-Ta g***** ! Finalement, je ne veux pas t’entendre !!! J’espère que tu vas prendre tes responsabilités !!!
-Quoi ?
-Je crois que Irina veut parler de ceci… déclara Indira en dévoilant, cachés dans son dos, deux petits bébés d’à peine une semaine, endormis dans un couffin.
Aigle resta bouche bée. Il ne pouvait détacher ses yeux des deux petits êtres collés l’un contre l’autre.
-C’est… ? osa-t-il à peine demander.
-Oui… fit Indira, Ce sont les tiens…
Aigle ne prit pas le risque de sourire et fit un rapide calcul dans sa tête. Cela faisant environ cinq mois qu’il était en mer, ce qui voulait dire que la dernière fois qu’il les avait vues, elles étaient déjà enceintes de trois mois au moins.
« Comment ai-je pu ne pas m’en rendre compte ??!! pensa le pirate en posant une main contre son visage, En plus, ils sont trop craquants………… »
Irina le sortit à nouveau de ses pensées d’un coup de pied et lui lança :
-Deux femmes à la fois, passe encore !!! Mais que tu nous mettes grosses quasi en même temps !!! Tu es vraiment le pire des s******** !!!
-Je… suis désolé… ce jour…
-Parce qu’il n’y en a eu qu’un seul ??
-Oui… Je ne vous voyais jamais le même jour, ni même le même mois ! Ce jour était spécial parce que… Je me sentais mal…  et que j’avais besoin de vous deux…
Les deux femmes ne répondirent pas. Aigle continua alors :
-Je vous aime toutes les deux…  autant l’une que l’autre…  autant que l’océan qui est ma vie…
Les deux femmes ne purent passer outre la sincérité de sa voix, mais elles ne voulaient pas lui montrer ce qu’elles ressentaient.
-Qu’est-ce que l’on va faire… ? demanda Indira pour changer de sujet, On ne peut décidément pas les jeter…
-Ah ça non ! s’écria Aigle.
-Et c’est toi qui va t’en occuper peut-être ?? lâcha Irina.
-Heu… mais je ne sais pas comment on fait…
Les deux femmes soupirèrent.
-Très bien… reprit Indira, On va s’en occuper, mais chacune de notre côté et tu devras subvenir à leurs besoins avec ce que tu rapporteras de tes voyages en mer !
-D’accord !
-Tu as l’air bien sûr de toi… fit Irina.
-Je le suis !! Indi ! Laisse-moi les voir de plus près !!
Indira lui donna alors le couffin et Aigle admira ses deux garçons, car c’en était, puis demanda :
-Vous leur avez donné un nom ?
Indira et Irina se regardèrent, puis Indira déclara :
-Mon fils sera au-dessus du lot, il sera nommé Rapace car il aura plus que la force de l’aigle pour se défendre dans la vie…
-Le mien, commença Irina, Puisque son père est un aigle, sera un Corbeau…
-Pourquoi ? demanda Aigle.
-Parce que le corbeau est le plus intelligent de tous les oiseaux, donc, il le sera plus que l’aigle !!!
Aigle encaissa la pique et attendit la suite qui arriva :
-Il se nommera donc Raven.
-Rapace et Raven, répéta Aigle en regardant les deux bébés, Heu… lequel est lequel ??
-Le mien est celui de droite, annonça Indira, Il te suffit de regarder le teint de sa peau.
-C’est vrai… il a pris de toi…
-J’espère bien qu’il n’a pas pris de toi ! lança Irina, Le mien non plus d’ailleurs !!!
Aigle fit la moue devant la réplique de la Russe, mais finit par rire. Les deux femmes se regardèrent et soupirèrent. Aigle ne changerait jamais, mais c’était tant mieux.

L’arrivée de ses deux fils lui redonna un souffle d’énergie et il entraîna son équipage dans des chasses aux trésors plus extraordinaires que toutes celles déjà racontées.
Ainsi, il pouvait retrouver ses femmes et ses fils tous les cinq ou six mois pour apporter de quoi les nourrir et les habiller. Indira éduqua Rapace comme elle le désirait, et Irina fit de même de son côté avec Raven, à son auberge.
Hélas…  après quelques temps… Aigle ne revint plus vers elles. Rapace et Raven avaient quatre ans.
Les deux femmes se rencontrèrent à nouveau pour en parler et ce fut la première fois que les deux frères se voyaient. Ils jouèrent ensemble alors que leurs mères discutaient :
-Indira… il n’est pas non plus venu pour toi ?
-Non, Irina…  et cela fait bien trop longtemps…
-… Tu penses qu’il aurait pu… ?
-Se faire couler ? … C’est une possibilité à ne pas négliger…
Un silence s’installa entre les deux femmes qui devaient retenir leur douleur. Malgré tout, Aigle était l’homme qu’elles aimaient et elles avaient beaucoup de peine à se dire qu’il pouvait avoir péri. Mais elles n’en parlèrent plus entre elles.
Attendant le jour où, peut-être, Aigle reviendrait, les belles élevèrent leurs enfants comme elles le purent…
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